Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 novembre 2020 1 30 /11 /novembre /2020 12:12

Le réseau des écomusées italiens et l'Association Brésilienne des Écomusées et musées communautaires (ABREMC), avec le soutien de la Plateforme internationale DROPS (https://sites.google.com/view/drops-platform), ont pris l'initiative de tenir, ces trois derniers mois, deux visio-conférences dans le but de formuler et d'adopter un programme commun de coopération entre les écomusées des deux pays. La rédaction d'une charte de principes et de valeurs communes et aussi propres à chaque réseau a donné une base à un plan d'actions décennal d'échanges d'informations et de personnes, de rencontres et de formations à distance, de projets de travail en commun. C'est la première fois, je crois que des responsables de musées de deux pays, en dehors de toute incitation ou de tout soutien de la part d'une institution publique, s'entendent sur une longue durée pour avancer ensemble dans l'expérimentation sociale et culturelle.

Voir: https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfwX-H2eUkuhgVqJCwIVawioLSKlCJhO-RgWlss2YpDrTUsmA/viewform

Cela a été rendu possible par plusieurs années d'échanges ponctuels qui ont créé des occasions de reconnaissance mutuelle, de communication au delà des différences linguistiques, de sympathies partagées. La visite de plusieurs membres de l'ABREMC à quelques écomusées italiens en 2011, la participation italienne au IV EIEMC de Belém en 2012, la venue d'une délégation brésilienne au Forum des écomusées et musées communautaires à Milan en 2016, un stage Erasmus d'une doctorante brésilienne dans les écomusées piémontais et d'autres participations croisées, tout cela a fait naître le désir d'étendre les relations à un nombre croissant d'écomusées et surtout de responsables de ces écomusées.

L'arrivée de la pandémie COVID 19 en cette année 2020, et la découverte des énormes possibilités offertes par les échanges visuels à distance, à travers Skype, Zoom, Meet, et autres, dont l’apprentissage était possible pour un minimum de connaissance technique, de temps et de coûts, a été le déclencheur d'un mouvement qui vient de se concrétiser par une charte et un programme d'action concertée.

On dépasse maintenant les classiques coopérations entre deux musées ou structures patrimoniales appartenant à des pays si possible parlant la même langue. Car brésiliens et italiens, même s'ils parlent deux langues d'origine latine, doivent quand même faire des efforts pour se comprendre, mais manifestement ils y arrivent, et il font cela dans la diversité des intérêts et des situations locales.

Je crois que ce n'est qu'un début et que d'autres inter-réseaux comme celui-ci vont voir le jour, même sans l'aide d'une pandémie. Une initiative analogue avait été lancée en 2016, entre les réseaux de musées autochtones ou indigènes du Brésil, du Mexique et du Québec; on peut espérer qu'elle reprendra et se développera, notamment avec l'aide des moyens de communication à distance que l'on maîtrise maintenant.  Je note aussi qu'en cette année 2020, un colloque international initié par deux institutions, le Museum National d'Histoire Naturelle de Paris et le Musée de l’Éducation de Santiago, a rassemblé un grand nombre de responsables de musées communautaires ou de militants de la muséologie sociale, dans le souvenir et pour l'actualisation de l'esprit de la Table ronde de Santiago de 1972. Les actes vont en être très vite publiés et il y aura peut-être des suites. Le fait que la pandémie ait empêché de tenir ce colloque "physiquement" avait obligé à le réaliser virtuellement, ce qui a permis à des dizaines de personnes intéressées, qui n'auraient pas pu aller à Santiago, d'y participer.

Il faut suivre tout cela car c'est sans doute là que réside un peu de l'avenir de nos institutions patrimoniales.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

N
Un grand moment historique de muséologie communautaire qui a encore une fois la praxis du maître Hugues de Varine. Excellent article.
Répondre