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10 juin 2016 5 10 /06 /juin /2016 16:51

Est-ce une mode ? est-ce un mouvement de fond ? est-ce une conversion des professionnels de musées ? Le fait est que, ces derniers mois et encore ces jours-ci, j'entends parler de projets visant à "inventer" le musée du 21° siècle, ou bien à ouvrir le musée sur la société, ou encore à faire participer les habitants à la vie du musée. Des réseaux de musées, une université, des administrations nationales ou régionales, en Europe ou en Amérique, réunissent des muséologues, des politiques, des experts et les font "plancher". Quelles que soient les langues dans lesquelles cela s'exprime, les mots et les concepts sont les mêmes. Il s'agit de chercher à faire que le musée, les musées s'ouvrent au plus grand nombre, ces habitants qui ne viennent pas et ne sont jamais venus au musée, sauf dans leur enfance avec leur classe ou à l'étranger pendant leurs vacances en suivant le guide.

Par contre, les démarches ne sont pas toujours les mêmes. J'en distingue deux principales selon que l'on privilégie le musée ou le territoire.

Dans la plupart des cas, c'est le musée lui-même qui est l'objet de la réflexion, avec deux déclinaisons différentes, parfois opposées, parfois complémentaires: ouvrir le musée sur l'extérieur pour y faire entrer la population, ou bien faire sortir le musée de ses murs pour aller à la rencontre de la population. Ouvrir le musée signifie le rendre plus attractif, changer certaines activités ou la manière de les réaliser, adopter des modes de communication allant de la publicité plus ou moins ciblée à l'utilisation des réseaux sociaux., mais il s'agit toujours d'un "public" qui doit entrer dans le musée. Sortir de ses murs signifie au contraire pour le musée une révolution dans ses méthodes, l'investissement de nouveaux lieux, la prise de risques, notamment pour les collections utilisées, une collaboration avec des personnes et des structures extérieures au musée qui n'ont pas les mêmes goûts, les mêmes logiques, les mêmes objectifs. On reste cependant, pour l'essentiel dans le cadre de la collection du musée. La collection est un trésor que l'on veut partager avec le plus grand nombre, ce qui impose à l'institution d'inventer de nouvelles formes d'action.

L'autre démarche est très différente: il s'agit de considérer le territoire, qui peut être un quartier, toute la ville ou encore celle-ci avec la région qui l'entoure. Le musée devient alors une institution au service du territoire et de son patrimoine. Sa collection n'est plus que la partie enfermée (le trésor) du patrimoine commun, mais le musée dispose par ailleurs de locaux, de personnels, de compétences, de moyens techniques ou scientifiques, qui peuvent être utilisés pour des actions, des programmes, voire même une stratégie patrimoniale à moyen ou long terme, qui peuvent inclure l'inventaire du patrimoine, la "mise en valeur" d'éléments de ce patrimoine in situ, la création de réseaux d'acteurs, une implication dans des domaines de la vie culturelle, sociale, économique, politique, dans l'aménagement de l'espace, dans la revitalisation de ressources anciennes ou la création de productions nouvelles à partir de l'héritage immatériel, etc.

Enfin on doit prendre en compte l'existence, fréquente, de plusieurs musées, souvent de nature très différente, dans la même ville et sur le même territoire. Là ce n'est plus "le" musée qui doit changer, mais l'ensemble des musées, qui sont d'ailleurs de plus en plus reliés en réseaux ou "systèmes" de musées, qui incluent aussi les monuments, les sites, les parcs naturels. Je crois cependant que ces réseaux ont surtout pour but d'optimiser leurs ressources institutionnelles et d'harmoniser leurs programmes et leurs calendriers, leurs actions de communication. Le plus souvent ils parviennent à coordonner leurs tarifs et à créer des billets uniques pour faciliter la fréquentation touristique. Mais je ne suis pas sûr que les villes qui agissent ainsi aient vraiment la volonté de se doter d'une politique cohérente du patrimoine dans l'intérêt de leur population. Les musées restent des attractions touristiques, dont les statistiques de fréquentation constituent la meilleure preuve de succès.

Devant cette tendance à la remise en question des politiques muséales du XX° siècle, on peut poser quelques questions, par exemple:

  • est-ce que les musées d'art, et surtout les musées de chefs d’œuvre, doivent rester l'étalon absolu de toute réflexion muséologique institutionnelle ?
  • est-ce que la gouvernance des musées est capable d'accepter la participation des corps intermédiaires (associations par exemple) et d'habitants de toutes origines sociales à la décision aussi bien sur les programmes que sur les méthodes d'action et sur les langages utilisés ?
  • est-il raisonnable de poursuivre les pratiques anciennes de la muséologie traditionnelle qui consomment la plus grande part des moyens disponibles, même en temps de crise: accroissement des collections à tout prix, création de nouveaux musées, construction ou extension de musées selon des concepts architecturaux spectaculaires où le contenant l'emporte sur le contenu et sur le service rendu ?
  • existe-t-il encore deux niveaux de patrimoine: un patrimoine noble constitué par les collections des musées et par les monuments et sites classés, et un patrimoine "modeste" qui n'intéresse que des érudits locaux et des associations de village ?

Ce qui m'amène à penser que les musées, du moins ceux qui veulent sincèrement servir leur territoire et sa population, auraient intérêt à chercher de l'inspiration et des exemples de méthode, non pas dans des commissions d'experts, mais auprès des musées communautaires ou des écomusées qui ont déjà depuis vingt ou trente ans appliqué les principes déclarés en 1972 à Santiago du Chili, renouvelés en 1992 à Caracas, célébrés en 2012 pour le 40° anniversaire de Santiago. Car, manifestement, ce sont ces musées communautaires, petits et pauvres, sans collections de chefs d’œuvre, animés par des facilitateurs ou des coordinateurs parfois sans formation académique, qui ont pris au sérieux le principe de l'intégration sociale, du service à la communauté et qui l'appliquent au quotidien. Ils inventent des solutions simples, des modes d'organisation et de participation, ils associent tout le monde, non pas comme public ou comme visiteurs, mais comme co-acteurs de la gestion du patrimoine commun. Pourquoi ne pas leur envoyer en stage de formation permanente les cadres des grands musées urbains les plus voisins ?

P.S. Douze écomusées italiens ont invités les participants à la Conférence générale de l'ICOM qui va se tenir à Milan en juillet à venir les rencontrer sur leurs terrains. Pourquoi ne pas tenter l'expérience ? http://www.ecomusei.eu/?page_id=1245

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23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 10:14

On parle beaucoup en France, ces derniers temps, de budgets participatifs, d'abord quelques petites villes, puis Paris l'année dernière, et ces jours-ci Rennes, une ville pour laquelle la presse semble avoir redécouvert cette pratique. Mais de quoi parle-t-on ? de villes "de gauche" qui mettent 5% de leur budget d'investissement pour une sorte d'"appel à projets" destiné à susciter des initiatives de la part d'habitants ou plutôt de groupes d'habitants, associatifs ou non. Ces projets sont rassemblés, étudiés et soumis à une commission, composée en partie d'habitants, qui décide de les approuver ou de les rejeter, le tout dans la limite du budget disponible.

D'après les média, ce serait un tournant dans les pratiques politiques et administratives, la preuve que maintenant les pouvoirs locaux reconnaissent la nécessité d'associer la population aux décisions qui les concernent.

Le problème, il me semble, est que cela va exactement en sens inverse. Il est vrai qu'il y a une demande, et un besoin, de participation des citoyens, mais le budget participatif "à la française" est une manière de donner un os à ronger à quelques milliers d'électeurs "actifs" sur des sujets qui ne risquent pas de remettre en cause la centralisation des décisions essentielles sur la vie des gens, sur l'urbanisme, sur l'environnement et en général sur l'avenir de la ville. La micro-participation est un excellent moyen d'écarter la participation tout court.

Revenons un peu en arrière. Cette idée de budget participatif a été présentée en 1988, à Porto Alegre, au Brésil, comme une promesse électorale du Parti des Travailleurs, le célèbre PT, qui était alors le fruit, pur et dur, de vingt ans de résistance à la dictature militaire. Une fois élu, le nouveau maire, Olivio Dutra, et ses successeurs, mirent effectivement en place un budget participatif. Il s'agissait de déléguer à la population de cette ville de 1,3 million d'habitants la quasi totalité de son budget d'investissement. Les habitants eux-mêmes, selon un processus démocratique d'émergence de projets et de définition de priorités au niveau des arrondissements et des quartiers, définissaient chaque année le budget de leur ville, compte tenu d'un programme global pluriannuel délibéré lors d'un Congrès de la Ville ouvert à tous les citoyens, puis précisé lors de Groupes thématiques.

Il faut lire le petit livre qui présente le budget participatif de Porto Alegre, traduit en français:

Tarso Genro et Ubiratan de Souza, Quand les habitants gèrent vraiment leur ville, Ed. Charles Léopold Mayer, 1998, 103p.

Le Budget participatif a ensuite envahi de très nombreuses collectivités brésiliennes et a essaimé ailleurs en Amérique Latine, souvent de façon moins rigoureuse, mais selon les mêmes principes généraux.

La méthode française, telle qu'on la promeut sous le même nom à Paris ou à Rennes, n'a rien à voir. Elle est plutôt une extension très médiatisée des programmes innovants de financement d'initiatives d'habitants (Nord-Pas de Calais) ou des jeunes (Rhône-Alpes), issus dans les années 90 de la Politique de la Ville et qui ont connu un vrai succès pour favoriser la prise d'initiatives de la part d'habitants plus habitués à être "administrés", ou même "assistés". C'est déjà d'ailleurs un progrès à saluer.

Bien entendu, la France de 2016 n'est pas le Brésil de 1990 et il serait probablement illusoire de copier un processus aussi éloigné de nos habitudes, mais il ne faut pas prétendre que les citoyens prennent le pouvoir parce que des municipalités leur octroient 5% de leurs budgets d'investissement pour des projets qui ne remettent pas en cause les plans et les programmes d'aménagement et de développement urbain.

Pourra-t-on un jour proposer aux citoyens (et pas seulement aux électeurs) de décider collectivement de la hauteur des nouvelles constructions, de la circulation en ville, ou de l'utilité d'un tramway ? Ce serait pourtant une excellente école de démocratie.

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26 mars 2016 6 26 /03 /mars /2016 16:41
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26 mars 2016 6 26 /03 /mars /2016 16:05

Cela va se passer en Italie, cette année, entre le 27 juin et le 15 juillet. Le réseau des écomusées italiens (environ 200 dans tout le pays) organise un Forum des écomusées et musées communautaires à Milan, pendant la semaine de la Conférence générale triennale du Conseil International des Musés (ICOM) qui se tiendra dans la même ville. Ce Forum durera trois jours: une présentation des écomusées italiens et des ateliers d'échanges et de partage entre collègues de tous les pays le 6, une journée de communications, de présentation d'expériences et de débats au Politecnico di Milano le 7, des visites groupées d'écomusées dans les environs de Milan le 8. Voir .http://http://www.ecomusei.eu/?page_id=987

Mais il y a plus original: une dizaine d'écomusées invitent leurs collègues du monde entier, du moins ceux qui pourront venir en Italie à cette occasion, à venir les visiter et les rencontrer sur place, chez eux. Deux ont même organisé des visites circulaires accompagnées, l'une dans le delta du Po, l'autre dans le Frioul. Cette mobilisation est impressionnante, il ne s'agit pas de propositions touristiques, mais bien de visites de travail. Ces propositions se trouvent sur http://http://www.ecomusei.eu/?page_id=1245. En quelques clics on peut choisir l'écomusée ou le circuit le plus proche de ses propres préoccupations, puis organiser un séjour de deux ou trois jours.

Le grand espoir des promoteurs de ce projet exceptionnel est que des relations se créent, que des coopérations se nouent, et que ce monde des écomusées et musées communautaires, qui représente probablement des milliers de projets militants sur tous les continents, trouve sa place à l'intersection des deux mouvements professionnels également internationaux dans le domaine du patrimoine: celui des musées, représenté par l'ICOM, et celui des monuments et des sites, représenté par l'ICOMOS. Le thème de la Conférence de l'ICOM, et celui du Forum, est 'musées et paysages culturels", ce qui convient particulièrement bien aux écomusées italiens, toujours pionniers dans ce domaine. Mais le paysage culturel est aussi un thème favori et naturel de l'ICOMOS.

Certes, on est bien loin des listes patrimoniales de l'UNESCO, on reste au niveau des territoires et des populations, les touristes ne sont pas des "cibles", mais des visiteurs que l'on accueille et que l'on initie à l'"esprit du lieu".

J'espère que beaucoup d'écomusées et musées communautaires imiteront ensuite les italiens et voudront à leur tour recevoir chez eux leurs collègues, comme cela s'est fait déjà à une échelle plus réduite, notamment en Amérique Latine. Et que naîtront des projets concrets de collaboration sur des objectifs, des méthodes, des échanges.

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23 mars 2016 3 23 /03 /mars /2016 18:30
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23 mars 2016 3 23 /03 /mars /2016 17:46

C'est un débat très français que celui des atteintes aux paysages dues à l'implantation d'équipements ou de constructions répondant à des besoins actuels. Pour beaucoup, le paysage est sacré, et il ne doit donc pas être modifié. Ce n'est pas nouveau: on s'est battu pour interdire de couper les arbres au bord des routes, on ne compte plus les procès faits à l'Etat ou aux communes contre des changements d'éclairage urbain, des constructions d'autoroutes, la construction de bâtiments publics ou de logements de style contemporain à côté de cathédrales ou dans des sites classés... La loi Malraux a consacré l'inviolabilité de secteurs urbains dits "sauvegardés" (mais aussi la spéculation immobilière qui les accompagne).

Et maintenant, à l'occasion d'une nouvelle "loi patrimoine", le Parlement se divise dans une nouvelle lutte des Anciens et des Modernes, pour savoir si les éoliennes sont des facteurs de destruction du patrimoine et notamment si leur présence à moins de 10 kilomètres d'un monument ou d'un site classé doit être autorisée par un architecte public qui de toute manière jugerait en fonction de son goût personnel, car il n'y a guère de critères objectifs en la matière.

Est-ce que le paysage est une création vivante, évolutive de la société, ou bien est-ce une "valeur" intangible administrée par des experts ? A côté de chez moi, en Bourgogne, dans le paysage auquel je suis habitué, il y a depuis deux ans 16 éoliennes dans un rayon de 10 km où il y a des monuments historiques et de très "beaux" sites. Mais il y a aussi, dans "mon" paysage, et depuis longtemps, deux lignes à très haute tension, des pylônes de communication sur des points culminants, des silos à grain qui cohabitent visuellement avec une collégiale du 12° siècle. Il y a aussi des milliers de frênes qui sont en train de mourir de maladie et qui vont laisser des trous dans la couverture forestière.

Ce sont autant de changements que je n'aurais sans doute pas souhaités, mais auxquels on s'habitue. Et au moins, les éoliennes, elles bougent, elles donnent de la vie au paysage, plus que les lignes à haute tension.

Alors cessons de souffrir du syndrome du patrimoine de l'UNESCO: tous nos paysages, heureusement, ne sont pas soumis à des règles stérilisantes justifiées par la nécessité de plaire aux esthètes et aux touristes. Faisons le maximum pour intégrer au mieux le nouveau dans l'ancien, mais adaptons-nous aux changements qui répondent à des besoins réels: l'énergie, la nourriture, le logement, la communication.

PS. Il y a d'autres arguments que celui du paysage pour s'inquiéter de projets pharaoniques, qu'il s'agisse de nouveaux musées, de méga-centres commerciaux, d'aéroports ou de lignes à grande vitesse... Par exemple l'argument de l'utilité sociale ?

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1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 15:48
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1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 14:53

En 1986, Kjell Engstrom organisait à Jokkmokk, dans l'arctique suédois, la première réunion internationale des musées de minorité: de Hawaï au Kazakhstan, de la Tasmanie au pays Sami (Laponie), plusieurs dizaines de représentants de musées autochtones, indigènes, aborigènes discutèrent pendant plusieurs jours de leurs patrimoines, de leurs mémoires "nationales", de leurs musées. Une jeune chercheuse de Tasmanie raconta en pleurant que les ossements de son aïeul étaient entreposés dans un tiroir du British Museum: ils avaient été rapportés au XIX° siècle par un explorateur britannique qui croyait trouver là le chaînon manquant entre l'Homme et le Singe.

Au début des années 2000, j'ai eu la chance de participer à un programme de recherche et d'expérimentation dit "Université-Communautés", au Québec, plus particulièrement auprès de plusieurs communautés de la nation Ilnu. J'y appris des choses essentielles: trop de musées et d'activités culturelles avaient été plus ou moins conçus par des "experts" venus des centres urbains et universitaires, pour les autochtones. Quelques communautés s'efforçaient de construire leurs propres solutions, pour des musées qui soient plus à leur service qu'à la disposition des touristes. On me dit maintenant qu'une réunion se tiendra en mai pour faire travailler ensemble les responsables du patrimoine de plusieurs nations amérindiennes.

Depuis quelques années, je suis en contact avec des jeunes africains qui cherchent à inventorier leurs patrimoines sans passer par des méthodes et des normes internationales inspirées de la muséologie telle qu'elle est enseignée dans les cours de muséologie de référence.

En juin dernier, une Rencontre de formation en muséologie pour les peuples indigènes s'est tenue à Pernambouc au Brésil, avec un grand succès. Elle accompagnait un mouvement, très puissant au Brésil, de création de musées et de lieux de mémoire par les communautés elles-mêmes, sur leurs territoires et dans le langage de leurs cultures respectives. J'avais moi-même, en 2012, visité l'un de ces musées, celui de la communauté Jenipapo-Kanindé, dans le Ceará et j'avais été frappé de l'indépendance muséologique et muséographique de ces gens. qui vivaient leur patrimoine, pour eux-mêmes et pour leurs enfants, et qui n'avaient pas peur d'appeler cela "musée".

Je crois que le moment est venu de reconnaître le droit, pour chaque nation indigène, autochtone ou aborigène, d'inventer sa propre muséologie, de la mettre en action, et de faire de ses musées des outils de développement: c'est dans le musée que l'on doit trouver les arguments et les documents spirituels, historiques, culturels qui peuvent fonder des revendications territoriales, des démarches éducatives, des stratégies de valorisation des ressources économiques des territoires..

Ce serait l'honneur des organisations internationales, UNESCO, ICOM, de célébrer le trentième anniversaire de la rencontre de Jokkmokk, en rassemblant le plus grand nombre possible de ces inventeurs locaux pour qu'ils témoignent de leurs découvertes et de leurs solutions. Ou au moins en lançant, lors de la Conférence de l'ICOM à Milan en juillet prochain, l'idée d'une telle rencontre. La Suède, qui a tant fait pour soutenir les initiatives des musées africains, ne pourrait-elle soutenir cette proposition, en souvenir de Jokkmokk 1986 ?

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20 février 2016 6 20 /02 /février /2016 17:53

Après plusieurs mois de gestation, le Forum que les écomusées italiens organisent à Milan, pendant la Conférence générale du Conseil international des musées (ICOM), en juillet prochain, prend sa forme définitive:

- une journée de rencontres et d'échanges au siège de la Conférence de l'ICOM (Palais des Congrès de Milan), le 6 juillet. Les écomusées italiens se présenteront, avec leurs pratiques et leurs projets, leurs douze lois régionales, leur document stratégique et leurs désirs de coopération avec leurs collègues du monde entier.

- une journée de communications et de débats, au Politecnico de Milan, avec les professeurs, les chercheurs et les étudiants de cette grande université, le 7 juillet.

- une excursion, le 18 juillet, dans deux écomusées, l'un plutôt urbain (Parabiago), l'autre plutôt rural (Lago d'Orta), pour y voir notamment quelle importance le paysage, au sens de la convention européenne du Paysage (2000) prend dans la connaissance et la mise en valeur du patrimoine global des territoires.

Pendant les deux premières journées, il sera aussi possible de consulter sur place la production éditoriale italienne et mondiale dans le domaine de l'écomuséologie, à partir des livres et périodiques apportés par les participants.

Enfin, quelques jours avant et après la Conférence de l'ICOM, des écomusées italiens volontaires, dans tout le pays, ouvriront leurs portes à leurs collègues des autres pays, qui souhaiteront et pourront profiter de leur voyage à Milan pour aller sur le terrain et voir par eux mêmes la réalité des écomusées italiens.

Tout cela se trouve d'ores et déjà sur le site www.ecomusei.eu, en plusieurs langues. Les offres d'accueil des écomusées italiens seront présentées dans quelque temps, lorsqu'ils auront été rassemblés, pour permettre des contacts directs et l'organisation des séjours.

Certes, les écomusées ne sont pas riches et la crise économique dans de nombreux pays met des obstacles aux longs déplacements, mais il y a là une occasion exceptionnelle de rencontre, pour des écomusées et des musées communautaires, habituellement isolés sur leurs territoires et peu habitués à des contacts avec l'étranger, aussi bien professionnels qu'amicaux.

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16 janvier 2016 6 16 /01 /janvier /2016 09:56
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