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1 septembre 2021 3 01 /09 /septembre /2021 11:44

Je viens de recevoir une lettre et un important dossier documentaire de notre ami Kazuoki Okara, professeur à Yokohama National University, qui suit depuis longtemps les écomusées japonais et plus particulièrement celui de la Péninsule de Miura. Il m'envoie:

- un ouvrage réalisé à l'occasion du Forum des écomusées tenu à Kanagawa du 8 au 10 septembre 2019 dans le cadre de la Conférence gé²nérale de l'ICOM (Kyoto 2019): Ecomuseums in Japan - Reference Cases. Il  est en deux parties: "Introduction to Japanese Ecomuseums", par Kazuoki Ohara, et "Japanese Ecomuseums as seen by Overseas Guests".

- le n°25 du Journal of Japan Ecomuseological Society, qui constitue les Actes du Forum et contient le texte  en anglais et en japonais des interventions d'Alberto Garlandini, Karen Brown et Jamie Allan Brown, et Heloisa da Costa.

- un livret très bien conçu et présenté, sur l'Ecomusée de la Péninsule de Miura "Attractive Friends - Miura Peninsula Ecomuseum" (version en japonais et version en anglais). Ce n'est pas un guide touristique, mais un état très complet des activités des différentes structures et des différents lieux qui constituent cet écomusée. On y trouve aussi à la fin un historique complet de l'écomusée.

 

Kazuoki Ohara, dans sa lettre, rappelle le typhon qui a perturbé le Forum de 2019 et ajoute:

"Ecomuseums in Japan have been working since the 1980s, but some of them have stopped their activities or changed to geo-park activities, and they are still changing. People are getting older, and it is becoming more and more difficult to hand over to the next young generation. In Japan, local residents are very active, but I think their weakness is that they are not integrated with the museum, which is a permanent organization."

Il me semble que ces deux questions peuvent s'appliquer à bien des écomusées et mériteraient une réflexion collective internationale:

- le vieillissement des écomusées et la disparition ou la fatigue de leurs premiers dirigeants, menant à la disparition de l'écomusée ou à sa transformation en une autre structure mieux reconnue et financée, comme un musée ordinaire, un géo-parc, un parc naturel ou culturel, une réserve biologique, etc.

- la difficulté d'attirer et d'accueillir les jeunes, dont la relation au patrimoine et les objectifs socio-culturels ne sont pas les mêmes que ceux de leurs prédécesseurs.

 

Je souhaite en tout cas longue vie et grand développement aux écomusées japonais.

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31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 16:13

Quarante-huit ans après des débats passionnés lors de la 7ème Conférence générale de Grenoble, quarante-cinq ans après l'approbation d'une nouvelle définition du musée par la 8ème Conférence générale de Copenhague, l'ICOM s'apprête à mettre au vote, à Kyoto, le 7 septembre, un projet de définition complètement nouvelle (https://icom.museum/fr/activites/normes-et-lignes-directrices/definition-du-musee). Il se lit ainsi:

Les musées sont des lieux de démocratisation inclusifs et polyphoniques, dédiés au dialogue critique sur les passés et les futurs. Reconnaissant et abordant les conflits et les défis du présent, ils sont les dépositaires d’artefacts et de spécimens pour la société. Ils sauvegardent des mémoires diverses pour les générations futures et garantissent l’égalité des droits et l’égalité d’accès au patrimoine pour tous les peuples.

Les musées n’ont pas de but lucratif. Ils sont participatifs et transparents, et travaillent en collaboration active avec et pour diverses communautés afin de collecter, préserver, étudier, interpréter, exposer, et améliorer les compréhensions du monde, dans le but de contribuer à la dignité humaine et à la justice sociale, à l’égalité mondiale et au bien-être planétaire.

 

Je ne veux pas intervenir dans un débat qui semble déjà avoir eu lieu en interne et pour lequel je ne me sens pas légitime, n'étant pas moi-même professionnel de musée. Je crois cependant intéressant de faire quelques remarques sur ce projet à l'intention de mes nombreux amis qui s'intéressent à la muséologie et qui sont ou ont été les acteurs et témoins du mouvement que l'on appelait la "nouvelle muséologie".

 

1. Vu dans son ensemble, ce texte ne ressemble pas à une définition, mais plutôt à une sorte de préambule idéologique qui pourrait convenir à bien d'autres institutions (bibliothèques, archives, départements universitaires, centres culturels, laboratoires). La définition actuelle n'est certes pas parfaite (elle est trop centrée sur la collection), mais elle est acceptée mondialement et sert de référence à bien des documents nationaux et internationaux.

2. Le style compliqué (dialogue critique sur les passés et les futurs) et le vocabulaire ampoulé (lieux de démocratisation inclusifs et polyphoniques) reflètent des préoccupations généreuses qui se réfèrent à des concepts politiques et sociologiques très répandus, qui esquissent une sorte d'idéal tellement exigeant (l’égalité des droits et l’égalité d’accès au patrimoine pour tous les peuples) que l'on aurait du mal à trouver au monde un seul musée qui l'atteindrait.

3. On pourrait plutôt y voir un tableau de quelques critères professionnels et moraux à respecter pour attribuer le label de musée à telle ou telle institution. Mais alors, si nous cherchons à appliquer de telles "normes" (qui n'existent actuellement à ma connaissance dans aucune loi nationale de musées), je crains que l'on rencontre des difficultés:

- quels musées se dédient au dialogue critique sur les passés et les futurs ?

- quels musées sont réellement participatifs et transparents ?

- quel musées peuvent prétendre contribuer efficacement à l’égalité mondiale et au bien-être planétaire ?

4. Certes le musée continue à être organisé autour de collections matérielles et immatérielles dont il est dépositaire et qu'il doit sauvegarder et mettre en valeur, mais peut-il vraiment améliorer les compréhensions du monde ? D'ailleurs, qui, au sein d'un musée, peut dire qu'il comprend le monde, que ce soit au singulier ou au pluriel ?

 

Cet ensemble de bonnes intentions pourrait trouver sa place dans les discours sur la déontologie des musées et être enseigné aux professionnels de musées, car ce sont eux qui devront faire respecter ces principes dans leurs pratiques, alors que les musées, eux, ont la neutralité de toute institution publique. Pour ne prendre qu'un exemple très actuel: si l'on veut garantir l’égalité d’accès au patrimoine pour tous les peuples, il faudra bien que les responsables des musées prennent les mesures nécessaires pour que les peuples aient accès physiquement et culturellement aux artefacts et spécimens qui appartiennent à leurs patrimoines.

 

 

 

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 12:09

La publication du livre coordonné par Giuseppe Reina m'amène à rappeler et à reproduire le texte de la Charte de Catane. Elle est écrite évidemment en Italien, mais elle est courte, précise et devrait être facilement comprise, du moins par tous ceux qui connaissent les langues latines. Elle a marqué une étape dans le développement des écomusées comme un phénomène national italien, mais aussi, à mon avis, au plan international. Voici ce texte:

Carta di Catania

I partecipanti alle Giornate dell’Ecomuseo – Verso una nuova offerta culturale per lo sviluppo sostienile del territorio, svoltesi presso l’Università degli Studi di Catania il 12 e 13 ottobre 2007, hanno valutato la possibilità di costituire un Coordinamento Nazionale degli Ecomusei, secondo le indicazioni del Documento Conclusivo dell’Incontro Nazionale degli Ecomusei di Biella[1] del 2003 e del Tavolo di Lavoro Nazionale sulle politiche regionali in materia di Ecomusei e valorizzazione del territorio svoltosi a Maniago (PN) nel dicembr
e 2006.

Le premesse per l’Incontro Nazionale di Catania sono state presentate dal Laboratorio Ecomusei della Regione Piemonte all’interno del documento Verso un Coordinamento Nazionale degli Ecomusei: un processo da condividere, che evidenziava alcuni nodi critici analizzati durante i lavori.

I partecipanti unanimemente concordano che l’Ecomuseo è una pratica partecipata di valorizzazione del patrimonio culturale materiale e immateriale, elaborata e sviluppata da un soggetto organizzato, espressione di una comunità locale, nella prospettiva dello sviluppo sostenibile, non assimilabile a tipologie museali quali il museo diffuso, il museo etnoantropologico o le reti museali.

Condizione primaria per il funzionamento degli ecomusei è la partecipazione, ovvero un modello democratico di assunzione delle decisioni di interesse della comunità, e alla luce dell’esperienza maturata, i partecipanti ritengono strategica, al fine di stimolare la partecipazione ai processi decisionali e alla pianificazione delle attività degli ecomusei, la figura di un coordinatore o di un gruppo di lavoro, in grado di svolgere un ruolo di animazione sul territorio.

È compito del coordinatore o del gruppo di lavoro, infatti, pianificare e organizzare le attività dell’ecomuseo, operando come elemento di sintesi delle istanze del territorio, nell’ambito di linee guida definite dalle singole Regioni.

Sotto questo profilo, i partecipanti auspicano che il ruolo delle Regioni e delle Province Autonome sia quello di riconoscere, non di istituire gli ecomusei.

La differenza tra i due termini è sostanziale: il “riconoscimento” accredita una realtà ecomuseale esistente, espressa dalla comunità locale, come interlocutore della Regione o della Provincia Autonoma; l’“istituzione” costituisce, invece, una manifestazione di volontà centralista della Regione o della Provincia Autonoma.

In merito alla necessità di una legge o di una normativa specifica sugli ecomusei, i partecipanti convengono che essa dovrebbe attribuire alle Regioni o alle Province Autonome un ruolo di indirizzo, valutazione e coordinamento delle realtà ecomuseali presenti sul territorio e di sostegno economico per le progettualità che esse, singolarmente o coordinandosi tra loro, esprimono.

Tale sostegno dovrebbe essere vincolato alla valutazione degli obiettivi e delle strategie, delle ricadute sul territorio e della reale partecipazione delle comunità locali alla pianificazione delle attività ecomuseali.

Una politica regionale o provinciale autonoma non “centralista”, che riconosca e non istituisca gli ecomusei e ne valuti costantemente l’indirizzo e l’efficacia, permette di supportare una rete ecomuseale non dovendo garantirne la sopravvivenza, ma stimolando la diversificazione delle fonti di finanziamento.

L’attenzione di Regioni e Province Autonome dovrebbe essere posta non sulla normativa che regoli le politiche ecomuseali, ma sulla definizione di linee guida di indirizzo generale per pervenire all’individuazione condivisa di criteri comuni, indicatori utili alla valutazione di efficacia ed efficienza e strumenti di monitoraggio delle risorse assegnate e delle attività svolte.

I partecipanti, ai fini del Coordinamento Nazionale degli Ecomusei, decidono di avvalersi del sito internet www.ecomusei.net, attraverso il quale operare lo scambio di informazioni e contribuire all’elaborazione di ulteriori proposte da vagliare in incontri operativi periodici e fissano il prossimo nella primavera 2008.

Questa Carta sarà trasmessa alla Conferenza dei Presidenti delle Regioni e delle Province Autonome.

Catania, 13 ottobre 2007.

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