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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 18:43

En ce mois de mai 2012, plusieurs pays et plusieurs musées commémorent un évènement qui a joué un grand rôle dans la naissance et dans l'évolution de ce que l'on appelle la "nouvelle muséologie". En effet, il y a quarante ans exactement, à Santiago du Chili, une table ronde, organisée par l'Unesco pour réfléchir au rôle des musées dans l'Amérique Latine d'alors, écoutait Jorge Enrique Hardoy, un éminent spécialiste argentin de l'histoire des villes, parler précisément des grandes métropoles Latino-américaines, Mexico, Rio, Buenos Aires, etc. Il montrait à ces douze directeurs de grands musées la réalitré des villes où se trouvaient situées leurs institutions. Et ces gens de musées, expérimentés, éminents dans leur spécialité, ont découvert à cette occasion qu'ils ne savaient rien du milieu social dans lequel ils vivaient. Et ce fut la naissance d'un concept, celui du musée "intégral", c'est à dire intégré dans la société, au service de la société, intéressé par tout ce qui intéresse la société et ses membres.

 

Et ce concept a, lentement mais sûrement, progressé dans l'esprit des muséologues, et dans leurs pratiques. Certes pas chez les "conservateurs" des grands musées d'art, en Europe ou en Amérique du Nord, qui sont restés au service de leurs collections de chefs d'oeuvres, ainsi que des élites intellectuelles et des touristes. Mais bien chez des centaines et des milliers des créateurs, des animateurs, des responsables amateurs ou professionnels des musées locaux, liés à des territoires et à des populations. Cela a donné des musées communautaires au Mexique, des écomusées au Brésil, mais aussi en Italie, au Japon, en Chine.

 

Cette évolution n'est pas terminée. C'est pourquoi les manifestations organisées cette année à Santiago même, à Belém au Brésil, à l'Unesco à Paris, à Montréal au Canada, sont importantes. Il ne s'agit pas de nostalgie, ou de d'auto-satisfaction, mais bien de réfléchir à ce qu'il faut faire maintenant pour le patrimoine devienne réellement une ressource pour le développement des peuples, pour que leur culture vivante soit présente dans tous les programmes et dans toutes les méthodes du développement que l'on appelle soutenable.

 

Car il manque encore au moins une chose essentielle: que le musée, lorsqu'il fait cet effort d'intégration voulu à Santiago, soit reconnu comme un partenaire majeur dans les processus de développement, comme un outil fondamental de gestion du patrimoine vivant hérité des générations passées et créé par notre propre génération.

 

Des articles et des livres seront publiés à ces occasions: il sera important de montrer ce qui a été fait et ce qui est fait actuellement dans tant de pays et de lieux. Restons à l'écoute de l'innovation en matière de patrimoine et de développement.

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