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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 17:37

 

J'en suis désolé pour mes concitoyens bourguignons qui se battent pour faire inscrire les "climats", c'est à dire leurs terroirs viticoles traditionnels, dans le patrimoine de l'humanité, mais je suis très dubitatif sur cette liste et sa signification réelle.

D'abord elle est de plus en plus longue et on se demande parfois pourquoi tel site ou telle tradition fait l'objet d'un classement, plutôt que d'autres.

Puis il est évident que le monde occidental se taille la part du lion et que c'est le tourisme de masse qui est la cible : cela me rappelle quand, en 1964, l'Unesco débattait gravement du tourisme culturel comme moyen de sauver le patrimoine. On a compris depuis les dommages que ce tourisme cause tant au patrimoine lui-même qu'aux populations des territoires dits "d'accueil".

Il paraît que l'Unesco menace de retirer son "label" à la Vallée du Douro si les viticulteurs modernisent leurs techniques et changent le mode traditionnel de construction des terrasses qui portent les rangs de vigne. La fréquentation touristique est-elle plus importante que le vin de Porto pour l'économie locale ?

Je viens d'entendre parler d'un cas qu me paraît parfaitement scandaleux : l'Ile de Mozambique, sur la côte du pays du même nom, a été classée en 1991 au patrimoine de l'humanité (ville, monuments et 3 musées). Il s'agit d'un patrimoine essentiellement portugais, donc européen, dont la responsabilité et l'entretien revient à un pays extrêmement pauvre, qui sort de 2 guerres, une coloniale et une civile. Comment demander à ce pays, qui possède 14 autres musées, de consacrer une part, même minime, de son budget culturel au patrimoine de l'ancien colonisateur ? Ne faudrait-il pas se demander si les patrimoines vivants du Mozambique ne sont pas plus importants pour l'humanité, et en tout cas pour la population du pays ?

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