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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 17:00

 

J'ai eu la chance de pouvoir participer à la 4° rencontre des écomusées et musées communautaires, organisée par l'Ecomusée d'Amazonie à Belém (Etat de Para, Brésil), du 12 au 16 juin dernier. cette réunion, internationale, était également promue par l'Association brésilienne des écomusées et musées communautaires (ABREMC) et naturellement par la ville de Belém (Secrétariat à l'Education).

Le thème central était la capacitation, c'est à dire les programmes par lesquels l'écomusée amène les membres de la communauté à prendre en mains leur patrimoine, leur avenir et leur développement. On trouvera bientôt, sur le site de l'ABREMC (http://www.abremc.com.br), les conclusions de cette rencontre qui fut très riche. J'en ai tiré personnellement quelques enseignements, que je veux partager ci-dessous

 

Mes conclusions personnelles

Une fois de plus, comme ce fut le cas pour les trois autres rencontres de 1992, 2000 et 2004, on remarque l’utilité de faire se rencontrer des praticiens de terrain de divers pays et, pour le Brésil, de divers états. J’ai noté que plusieurs projets d’échanges et de coopération s’étaient discutés et préparés à cette occasion.

L’isolement relatif et le cadre naturel exceptionnel de l’Escola Funbosque, le mélange permanent entre les participants de la rencontre et les élèves et enseignants de l’école, la possibilité de déjeuner sur place ont été, sans doute des facteurs facilitateurs de dépaysement et d’ouverture, et aussi d’efficacité des rapports humains..

Le thème de la capacitation(ou empowerment) a été traité de plusieurs façons et selon plusieurs modes de pratique, mais toujours dans son sens d’acte politique. Il s’allie bien aux principes de la muséologie de la libération, qui ont été souvent évoqués. Je crois nécessaire de continuer à explorer, dans la théorie comme dans la pratique, ces différents concepts, qui prolongent et approfondissent la déclaration de Santiago.

L’une des conséquences de la capacitation est la création d’un sentiment d’auto-estime, qui sera nécessaire pour la négociation, phase essentielle de la participation communautaire au développement et notamment à la gestion collective du patrimoine.

Le concept économique de filièrede production à partir d’éléments de patrimoine, minéral, agricole ou artisanal, a été un apport novateur (expérience du Pan de Sorc, Ecomuseo delle Acque, Gemona). Ce concept permet à la fois de faire revivre des productions traditionnelles, de les rentabiliser en termes de revenus et d’emploi, et aussi de les moderniser pour les adapter aux exigences, aux normes et aux habitudes de consommation de notre temps.

Le tourismede base communautaire a été souvent évoqué. C’est une autre filière économique qui implique de nombreux acteurs des communautés. Encore faut-il préciser et connaître les cibles spécifiques d’un tel tourisme, en fonction à la fois de l’offre et de la demande.

Les membres de la communauté qui ont fait l’objet des programmes de capacitation deviennent aptes à prendre leur part des responsabilités du développement, aux côtés des autres acteurs. Ils peuvent apporter et appliquer leurs compétences d’usage et présenter leurs avis et leurs revendications de manière audible de la part des responsables traditionnels (élus, administrateurs, experts). Ils ont aussi une part dominante dans l’affirmation des dimensions culturelle et sociale de ce développement.

Du fait qu’il n’existe pas de "modèle" ou de norme pour les écomusées et musées communautaires (chacun est unique), il n’y a pas non plus de statut recommandé. Mais trop d’écomusées ne se préoccupent pas sérieusement de leur avenir, au delà de la phase de construction du musée et du dynamisme des fondateurs. Toute écomusée devrait en permanence se poser le problème de son avenir : c’est un autre aspect de la soutenabilité.

Il faut, dans ce type de rencontres, tenir compte du nouvel ordre du monde et des conséquences de la globalisation culturelle et économique sur les communautés de base. Cela marque l’importance des initiatives comme les écomusées ou musées communautaires, les agendas 21 locaux et d’une manière générale tout ce qui renforce la capacité de prise de responsabilité de la part des citoyens dans la gestion de leurs environnements, de leurs patrimoines et des spécificités de leurs cultures vivantes.

 

 

 

 

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