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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 15:49

Depuis de nombreuses années, j'ai eu à travailler à divers titres dans le domaine du logement, ou de l'habitat: travail pour le développement social des quartiers (ancêtre de la politique de la ville), création de logements locatifs dans mon village, participation bénévole à une union régionale de foyers de jeunes travailleurs et au comité habitat de la Fondation de France, étude sur le logement des jeunes dans une agglomération, aide à la restrucuration d'une Union nationale pour le logement autonome des jeunes...

 

J'ai été frappé, à de nombreuses reprises, par l'extraordinaire volatilité des goûts, des attentes et des comportements des gens par rapport à leur logement. Il y a une trentaine d'années, un jeune (travailleur, étudiant) se satisfaisait d'une chambre de 9 m2, avec un lavabo et les toilettes au bout d'un couloir. Puis il leur a fallu un studio, avec bloc sanitaire incorporé, puis un T1 avec kitchenette, et maintenant il demande un vrai T2. Cela devient une demande de T3 lorsqu'un couple se forme, de plus en plus tôt.

 

Les offices et sociétés HLM doivent réhabiliter, mais en réalité restructurer complètement, tous les 25 ans environ, leurs immeubles pour les adapter à des demandes de confort de plus en plus grandes, alors même que le pouvoir d'achat, donc la capacité de payer le loyer et les charges, baisse de plus en plus dans des couches entières de la population. J'ai vu démolir au début des années 90 (à Valenciennes par exemple) des immeubles construits dans les années 70. La même année, le nombre de demandes de HLM non satisfaites dans la même agglomération étaient exactement le même que celui des appartements détruits. Des familles, même en grande difficulté sociale (monoparentales par exemple), demandent souvent des maisons avec jardin. Aux souhaits des habitants s'ajoutent des normes de plus en plus strictes qui rendent de plus en plus coûteuse la construction.

 

Cette évolution semble aller de pair avec la croissance des besoins de consommation de biens de plus en plus sophistiqués (smartphones, voitures suréquipées, robots et jeux électroniques...). Il n'est pas utile de juger cette évolution, qui nous échappe de toute manière.

 

La question que je me pose est la suivante: vu l'accélération du changement des goûts et des pratiques en matière de logement, comment est-il possible de concevoir et de construire aujourd'hui des logements qui seront vraisemblablement considérés comme périmés et inadaptés dans dix ou quinze ans ? Et cela alors que les médias montraient il y a quelques semaines que le nombre de personnes qui habitent toute l'année en camping ou en mobile home, et naturellement le nombre de mal logés (plus de 3 millions) s'accroissent dans cesse.

 

Et ce n'est pas la peine de demander plus de moyens. Il n'y en aura plus, peut-être plus jamais !

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