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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 09:15

Je pense et je dis depuis longtemps que la gestion du patrimoine, pour être soutenable, doit s'appuyer sur un sens de la responsabilité collective et communautaire. C'est à dire que les citoyens-habitants, co-propriétaires du patrimoine collectif, doivent avoir conscience de cette responsabilité et de la nécessité de l'exercer réellement.

 

Or, que se passe-t-il lorsque les pouvoirs, entendez les ministères de la culture, les collectivités territoriales, les milieux scientifiques, même des organisations internationales comme l'UNESCO, s'approprient la gestion du patrimoine en raison de l'ardente obligation de sa connaissance, de sa protection et de sa mise en valeur ? Et aussi lorsque ces mêmes pouvoirs considèrent le patrimoine comme une ressource exclusivement touristique ?

 

Je viens de trouver une réponse dans une double page du journal Le Monde daté du 10 mars 2012. Sous le titre "Le lamento des archéologues égyptiens". A propos du saccage de très nombreux sites archéologiques, des trafics d'antiquités, des vols constatés au musée du Caire pendant la révolution de 2011, le journal cite une archéologue britannique: "Au cours des deux décennies qui ont précédé la révolution, les monuments de l'Egypte ancienne ont été tranformés en archandises pour attirer les touristes du monde entier. Ce processus a donné à beaucoup d'Egyptiens le sentiment que leur héritage n'était pas à eux et explique, selon moi, en grande partie ce vandalisme."

 

C'est à un résultat analogue, même s'il est moins visible et dramatique, que l'on arrive par le biais des classements de monuments, de sites et d'objets, par la multiplication des règlementations de protection, non seulement des biens mais aussi de leur environnement, sans que ces mesures nécessaires soient expliquées, négociées, partagées, de manière à mobiliser les énergies et les vigilances des premiers intéressés, les habitants qui vivent dans et avec ce patrimoine.

 

Il n'y a pas de politique du patrimoine sans éducation patrimoniale de tous, sans partage de la responsabilité.

 

HdV

 

 

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