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8 octobre 2018 1 08 /10 /octobre /2018 10:06

Dans la communauté urbaine du Creusot-Montceau, la situation du patrimoine évolue.

 

Rappel des chapitres précédents

L'écomusée était, depuis 1974, animé et administré par une association sans but lucratif qui recevait des subventions des collectivités publiques, tout en ayant un fort ancrage dans la population. A l'origine, il ne devait pas constituer de collection permanente, mais s'appuyer sur le patrimoine vivant du territoire, qu'il soit privé ou public. En réalité, au début des années 2000, l'écomusée avait fini par constituer, suite à son succès et à l'évolution du territoire (crise de la céramique et de la sidérurgie, fermeture des mines, arrivée du train à grande vitesse) une importante collection, un réseau d'antennes semi-autonomes qui avaient constitué leurs propres collections et des besoins de financement que les collectivités publiques ne pouvaient ou ne voulaient plus satisfaire.Il fut donc décidé de transférer l'écomusée et ses collections à la Communauté urbaine, qui créa à cette fin un "Service écomusée" de statut public qui reprit le personnel de l'ancien écomusée associatif sous la direction d'une conservatrice recrutée sur un appel national à candidatures. Ceci se passa en 2012.

 

Où en sommes-nous ?

Actuellement, le "service écomusée" travaille essentiellement sur la gestion des collections considérables héritées de l'association écomusée, qui sont en voie de regroupement suite à la suppression de fait des anciennes antennes. Les associations gestionnaires de ces antennes ont disparu ou affirmé leur indépendance. Plusieurs propriétés extérieures de l'ancien écomusée ont été abandonnées. Le château patronal des entreprises Perrusson à Ecuisses a été acquis et restauré pour devenir le second principal lieu d'activités de l'écomusée. Des expositions et des conférences sont organisées au siège du château de la Verrerie. Ces activités se concentrent.sur le territoire de la Communauté urbaine d'origine, soit 16 communes autour du Creusot et de Montceau. Les 18 communes, surtout rurales et agricoles, qui ont rejoint la Communauté depuis les années 1990 ne sont pas vraiment représentées dans les collections et les programmes de l'écomusée.

L'Association Ecomusée, qui a transféré progressivement tous ses biens meubles, ses collections, son personnel et ses archives à la Communauté urbaine, s'est réorganisée et a changé de nom pour devenir "Association Patrimoines de la Communauté Creusot-Montceau". Elle s'est donné pour vocation de travailler sur le patrimoine vivant du territoire des 34 communes de la Communauté, sans constituer de collections et sans faire concurrence à l'écomusée. Cependant, le vieillissement de la plupart de ses membres, l'absence de personnel permanent et de financement, l'exigence de bénévolat/volontariat pour le maintien d'une activité minimum, ne lui permettent pas de développer une activité significative. Elle cherche surtout à promouvoir auprès des associations et des élus du territoire le principe d'une gestion collective et durable du riche patrimoine vivant, naturel, culturel, matériel et immatériel, de l'ensemble de la Communauté.

Dans le même temps, le Conseil de Développement Durable (CDD), une composante structurelle et statutaire de la Communauté urbaine, s'intéresse à ce patrimoine vivant et souhaite mobiliser les élus, les associations et la population pour sa connaissance, sa protection et sa valorisation, notamment dans le cadre des politiques publiques de développement et d'aménagement urbain et rural du territoire. On peut espérer que l'association Patrimoines, que le CDD a contactée, pourra lui apporter sont expérience de près de cinquante ans, le concours de ses membres et une mise en réseau des associations patrimoniales du territoire dont une liste a été établie.

 

Et maintenant ?

Il est évident que l'écomusée, selon l'esprit qui était le sien depuis sa fondation (souci de la totalité du territoire, de son patrimoine vivant, non priorité à la collection et à son enrichissement, participation de la population à la gestion du patrimoine), n'existe plus. On constate à sa place l'existence d'un grand musée public à dominante industrielle, de dimension au moins régionale, sinon nationale, situé pour l'essentiel au Creusot. Ce serait bien et juste que l'existence de ce Musée soit reconnue de plein droit et le label écomusée abandonné.

Cette évolution, si elle se confirme, devrait être largement diffusée dans les réseaux professionnels (musées et écomusées) du monde entier. Les visiteurs français et étrangers qui viennent encore étudier le "cas" du Creusot-Montceau et de son écomusée, sur la base d'informations datant du siècle dernier,  pourraient trouver là un bon exemple de processus de  transformation d'un écomusée en musée, avec ses difficultés et ses échecs, son impact sur le territoire et sa place dans le tissu culturel et institutionnel local.

Reste à (ré)inventer une action collective de reconnaissance du patrimoine vivant qui existe sur tout ce territoire des 34 communes et qui se transforme au fil de l'évolution de la société, de l'économie, des besoins sociaux et culturels de la population. On peut souhaiter que le mouvement lancé par le CDD se concrétise sur le terrain et retrouve la dynamique que l'on avait connu dans les années 70 du siècle dernier, qui voulait faire du patrimoine un facteur de développement participatif et coopératif des communautés vivantes qui composent la Communauté politique.

 

 

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