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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 15:14

J'ai assisté récemment à une réunion au cours de laquelle on a souvent répété que les jeunes, en majorité, souffraient de la précarité de l'emploi, qu'ils étaient une génération perdue, que cela expliquait les incivismes, les délinquances, etc. Depuis, j'ai discuté de cela avec plusieurs interlocuteurs de diverses origines sociales et professionnelles, de plusieurs générations.Et j'ai vu dans la presse de nombreuses considérations allant dans le même sens. Naturellement, on fait toujours référence à la crise, ou aux crises, pour expliquer ces phénomènes.

 

Il me semble que, depuis déjà une trentaine d'années, cette précarité est devenue un état "normal" pour les jeunes et que les politiques publiques, de droite comme de gauche, n'ont fait que la renforcer et la rendre permanente. Le "traitement social du chômage", marqué par d'innombrables mesures d'emplois aidés qui ciblent généralement surtout les jeunes, le statut d'intermittent du spectacle, les essais successifs de créer un SMIC jeunes ou des contrats d'insertion spécifiques sous des noms très divers, tout cela a confirmé, dans l'esprit des jeunes comme de l'ensemble de la population, que l'entrée dans la vie adulte passait inévitablement par une période de précarité.

 

Dans le même temps, la culture des jeunes changeait extrêmement rapidement, s'adaptant à leurs conditions objectives d'existence. D'une part, l'influence de l'évolution de la société en général - consommation, société de loisir, individualisme, sexualité - renforçait chez les jeunes l'idée qu'il fallait privilégier une recherche du bonheur qui ne pouvait se trouver ni dans le travail, ni dans la vie familiale. D'autre part, l'entrée dans un monde de communication virtuelle et l'apparition de nouveautés attrayantes (de la musique aux pratiques à risque) éloignait les jeunes des vieux concepts porteurs de conformisme social.

 

J'entends souvent parler de jeunes - qualifiés ou non - qui ne travaillent que lorsqu'ils ont besoin d'argent pour satisfaire leurs besoins immédiats, la subsistance quotidienne, un voyage, l'achat de shit ou de boissons diverses, des vêtements, et qui dès qu'ils ont épargné suffisamment, cessent de travailler pour pouvoir consommer à leur guise. On est loin du "boulot stable" pour la vie, ou du mariage également pour la vie, ou de la poursuite d'un projet personnel ou professionnel à long terme.

 

Il ne sert à rien de s'en indigner, ou de chercher à revenir à un état antérieur. Même si cela nous paraît inconfortable, même si la vie sociale en souffre, nous devrions plutôt essayer de reconnaître la "normalité" de cet état de choses et de penser à l'avenir de ces jeunes quand ils ne seront plus jeunes: dans le système actuel, ils arriveront à la vieillesse avec un minimum de ressources, puisqu'ils cotisent peu et tard pour leur retraite et que ces retraites elles-mêmes seront sans doute précaires; ils seront de plus en plus seuls, les relations virtuelles n'étant guère efficaces du point de vue de la solidarité concrète. Leurs modes de vie devront à nouveau changer. Comment les aider à s'y adapter ?

 

Il y a évidemment de très nombreuses exceptions et les jeunes militants, politiques, religieux, solidaires, comme les jeunes professionnels qui construisent leur carrière, sont très loin de cette normalité, même s'ils en partagent certains traits culturels. Mais ils ne peuvent constituer un modèle.

 

Que faire ?

 

HdV

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 10:55

 


   IV° Rencontre Internationale des

Ecomusées et Musées Communautaires

IV EIEMC

 

Belém, Pará,  12 – 16  juin 2012

 

Thème central: Patrimoine et capacitation des acteurs du développement local

 

1° CIRCULAIRE  -     01/12/2011

 

                                                              

 

L'Ecomusée d'Amazonie et l'Association Brésilienne des Ecomusées et Musées Communautaires (ABREMC) annoncent à toute la communauté muséale l'organisation de la 4° Rencontre Internationale des Ecomusées et Musées Communautaires, du 12 au 16 juin 2012 à Belém (Para), siège de l'Ecomusée d'Amazonie. 

Cette rencontre s'adresse tout particulièrement aux praticiens, aux étudiants et aux chercheurs des écomusées, musées communautaires, musées de territoire, musées de parcours, musées vivants, musées de banlieue, musées de rue, dans tous les pays.

On trouvera ci-joint une présentation de la rencontre et de son thème, un programme provisoire et un bulletin de pré-inscription qui devra être renvoyé à:

ecomuseuamazonia@gmail.com.

Une seconde circulaire sera diffusée en février 2012, avec un programme plus développé et un formulaire d'inscription définitive.

Des informations plus détaillées sur la rencontre et sur les conditions matérielles de voyage et de séjour pourront être trouvées sur les sites suivants:

                www.abremc.com.br         et      http://ecomuseuamazonia.blogspot.com 

Les personnes qui souhaiteraient participer à la rencontre et qui auraient besoin de l'aide de leurs institutions ou de leur gouvernement pour le voyage ou pour l'obtention d'un visa peuvent demander dès maintenant une lettre d'invitation à la coordination du IV° EIEMC.

Nous espérons vous accueillir nombreux à Belém et dans les communautés de l'Ecomusée d'Amazonie.

 

Maria Terezinha Resende Martins  / Coordination Générale du IV EIEMC


 

IV Rencontre Internationale

des Ecomusées et Musées communautaires

IV EIEMC

 

 

Développement local:

patrimoine et capacitation des acteurs sociaux

 

 

Ecomuseu da Amazônia

 

 

Belém, Pará


12 au 16 juin 2012

 

 

 

 

Réalisation:

ABREMC - Associação Brasileira de Ecomuseus e Museus Comunitários

Ecomuseu da Amazônia

NOPH - Núcleo de Orientação e Pesquisa Histórica

Période: 12 - 16/ 06/2012

Lieu : Belém – Etat du Para - Brésil

Contacts: abremc@br.inter.net

www.abremc.com.br

 

 

 

                 

 

 

 

PRESENTATION

La Journée internationale des Musées de 2012 est dédiée par l'ICOM au thème "Les musées dans un monde en mouvement – nouveaux défis, nouvelles inspirations". Dans cet esprit, l'Association Brésilienne des écomusées et musées communautaires (ABREMC) et l'Ecomusée d'Amazonie, en coopération avec le NOPH et d'autres partenaires, organisent la 4° rencontre internationale des écomusées et musées communautaires qui se tiendra à Belém, du 12 au 16 juin.

Cette rencontre fait suite aux trois rencontres précédentes qui se sont tenues à Rio de Janeiro en 1992, 2000 et 2004. Elle a pour but de sensibiliser la communauté muséale aux processus muséologiques issus des communautés, par un partage d'expériences entre professionnels, volontaires, étudiants, chercheurs, observateurs.

La rencontre s'adresse principalement aux musées communautaires, aux écomusées, musées de territoires, musées vivants, musées de parcours, etc., qui contribuent à l'enracinement des populations dans leur milieu de vie, au renforcement du sentiment d'appartenance à un lieu et à une communauté, à la cohésion et à l'harmonie sociale.

Les séances (plénière, tables rondes, ateliers, forums) présenteront, analyseront et évalueront ces expériences, leurs méthodes et leurs résultats.

 

*

*   *

 

LE THEME : Patrimoine et capacitation des acteurs

Le terme "capacitation", qui est équivalent à l'anglais "empowerment", désigne l'ensemble des actions menées dans une communauté pour amener ses membres à valoriser, développer et/ou acquérir les savoir-faire, les pratiques, les techniques qui leur permettront de prendre en mains leur propre développement, c'est à dire l'amélioration de leurs conditions de vie, de manière soutenable et responsable.

Le rencontre de Belém s'attachera à montrer, à partir des expériences concrètes des participants et d'analyses critiques, comment le patrimoine peut et doit constituer une ressource majeure pour cette démarche : les richesses de la nature, les traditions, les savoirs techniques, le cadre de vie lui-même sont autant de matériaux à inventorier et à utiliser, pour en tirer le meilleur rendement à partir de l'initiative, du travail et de la créativité des membres de la communauté, individuellement et collectivement, dans l'intérêt et au bénéfice de la communauté. Agriculture et pêche, produits artisanaux, programmes touristiques seront les principaux domaines abordés.

On s'intéressera également aux conditions de ce développement endogène : organisation sociale, création de structures de coopération, techniques de gestion. Le cadre scolaire, qui associe parents, enseignants et élèves, sera, à Belém, un cadre privilégié, en raison de l'appartenance de l'Ecomusée d'Amazonie à la Fundação Escola Bosque, qui fait partie du Secrétariat de l'Education de la Ville de Belém et qui sera le cadre des sessions de la rencontre.

 

                 


 

 

Patrimoine et capacitation des acteurs du Développement Local

 

Belém, Pará - 12 au 16 juin 2012

 

Proposition de programme

 

 

Dimanche 10 juin – visite facultative à la Belém historique

Lundi 11 juin - visite facultative à la Belém historique

 

 

Mardi  12 juin – Auditorium de l'Université fédérale du Para

 

08h00 – Enregistrement des participants

08h30 – Réunion des intervenants

09h30 – Accueil

10h00 – Introduction artistique (musique, théâtre, danse…)

10h30 – Conférence d'ouverture: “le patrimoine et la capacitation des acteurs du développement local".

11h30 – Cocktail

12h00 – Conférence de presse

 

14h00  – Présentation du territoire de l'Ecomusée d'Amazonie

14 :00 – Rapport d'expériences (Communautés de l'ile de Cotijuba).

14h40  – Rapport d'expériences (Communautés de l'ile de Mosqueiro)

15h20 – Pause     

15h50 – Rapport d'expériences (Communautés de l'ile de Caratateua).

16h30 – Rapport d'expériences (Communautés du District de Icoaraci).

 

 

Mercredi 13 juin – Siège de la Fundação Escola Bosque et de l'Ecomusée 

 

09h00 –  Table ronde 1: Inventaire participatif de la demande et des potentiels

10h15 –  Pause

10h45 –  Ateliers (discussion de cas sur le thème de la table-ronde 1)

12h00 –  Déjeuner

14h00 – Table ronde 2:L'organisation sociale dans les communautés

15h15   Pause

16h15 –  Ateliers (discussion de cas sur le thème de la table-ronde 2)

17h15 –  Clôture du 2° jour

Jeudi 14 juin – Siège de la Fundação Escola Bosque et de l'Ecomusée

 

09h00 – Table ronde 3: Production et créativité dans les communautés

10h15 – Pause

10h45 – Ateliers (discussion de cas sur le thème de la table-ronde 3)

12h00 – Déjeuner 

 

14h00 – Table ronde 4: Tourisme de base communautaire et développement local

15h15 – Pause

15h15 – Ateliers (discussion de cas sur le thème de la table-ronde 4)

17h15 – Clôture du 3° jour

 

Vendredi 15 juin - Siège de la Fundação Escola Bosque et de l'Ecomusée

 

09h00 – Mise en forme des résultats des travaux 

11h00 – Pause 

10h30 – Réunion des réseaux : ABREMC, ICOM portugais, ICOM Brésil, Mondi Locali, Union des musées communautaires d'Amérique Latine, FEMS, etc.

11h00 – Préparation de l'ICOM/2013 – IBRAM – ICOM  Brasil,

12h30 – Déjeuner

 

15h00 – Séance plénière finale: Présentation des conclusions et propositions, débats et adoption.

17h30 – 5º anniversaire de l'Ecomuseu da Amazônia; présentation d'un documentaire et de divers livres

18h00 – Cocktail de clôture

 

 

Samedi 16 juin

 

Visite à l'Ile de Mosqueiro (centre ville et communautés de Mary-Mary et de Caruaru)

 

 

 

 

 

 

 

 IV  RENCONTRE  INTERNATIONALE DES ECOMUSÉES ET DES MUSÉES COMMUNAUTAIRES

 

BELÉM - PA – BRASIL 

 

Du 12  au 16  juin   2012

                                       

                          

PATRIMOINE ET CAPACITATION  DES ACTEURS DU DEVELOPPEMENT LOCAL

 

 

FICHE  DE PRE-INSCRIPTION

A envoyer à   abremc@br.inter.net  et  à  ecomuseuamazonia@gmail.com

 

      

 Nom  (complet):    ..............................................................................................................                                 

 

 Organisme/Institution :..........................................................................................................

 

Adresse  de l´Institution: .......................................................................................................

 

Adresse personnelle  ..........................................................................................................

                                                                                 

 Email :   .......................................................   Téléphone : (     ) ............................................

 

 

J'ai pris connaissance du programme de la 4° rencontre des écomusées et musées communautaires qui se tiendra à Belém du 12 au 16 juin 2012.

 

J'ai l'intention de participer  à cette rencontre et je souhaite recevoir ultérieurement une invitation officielle et des informations sur les conditions matérielles d'inscription.

 

Je préfère recevoir ces documents dans l'une des langues suivantes:

-       Portugais                                       

-       Anglais               

-       Espagnol                      

-       Français            

                          

Date: ........................................  Signature: ..........................................................................

 

ABREMC – Associação Brasileira de Ecomuseus e Museus Comunitários

Sede provisória: Rua das Palmeiras Imperiais, s/ nº  - Santa Cruz – Rio de Janeiro

CEP: 23 550 – 020   - BRASIL

                

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 15:17

 

L’Écomusée du fier monde, à Montréal, vient de dresser le bilan de son activité en 2010-2011. J'en extrais le chapitre suivant, qui présente la meilleure définition, à ma connaissance, d'un programme et d'une méthode d'inventaire systématique et participatif du patrimoine de la communauté et du territoire, sous le nom de "collection écomuséale".

 

http://www.ecomusee.qc.ca/

 

 

"Adoption d’une politique de collection écomuséale

 

En raison de sa nature, l’Écomusée du fier monde aborde de façon originale la fonction muséale de collection et entretient un rapport particulier au patrimoine. Nous ne sommes pas centrés sur l’acquisition d’objets. Nous nous préoccupons plus largement du patrimoine tant matériel qu’immatériel, en ne perdant jamais de vue nos trois champs d’intervention :

- notre territoire de référence (le quartier Centre-Sud)

- notre thématique (le travail)

- notre cadre social (les enjeux contemporains reliés au quartier et au travail).

 

Avec l’aide d’un comité d’experts, nous nous sommes dotés d’une politique pour orienter et baliser nos interventions sur ce patrimoine, que nous avons nommé « collection écomuséale », un concept novateur, développé par l’Écomusée du fier monde et qui positionne notre institution { l’avant-garde de la muséologie internationale.

 

Notre collection écomuséale se caractérise ainsi :

- Elle est constituée d’éléments patrimoniaux matériels ou immatériels qui témoignent de la culture de la communauté ou d’un ou plusieurs des champs d’intervention de l’Écomusée.

- Il s’agit d’un ensemble d’éléments patrimoniaux considérés représentatifs, exceptionnels ou à caractère identitaire.

- Ces éléments sont la cible d’un processus de désignation qui les fait entrer dans la collection écomuséale, au même titre que l’acquisition fait entrer un objet dans la collection muséale.

- Ce sont des éléments sur lesquels l’Écomusée intervient de diverses façons, sans toutefois qu’il en ait la propriété.

- La collection écomuséale est soumise aux conditions d’inventaire, de catalogage et de documentation, telle que l’est la collection muséale.

- Les acteurs locaux (individus, organismes, intervenants du milieu, etc.) participent activement au processus de désignation des éléments de la collection écomuséale.

- L’Écomusée du fier monde reconnait sa responsabilité patrimoniale envers les éléments désignés et il partage cette responsabilité avec les acteurs locaux. À cet égard, l’Écomusée s’engage à assurer leur transmission en collaboration avec ces acteurs locaux, qui obtiennent ainsi le statut de répondants.

 

L’Écomusée du fier monde entend développer cette collection écomuséale par un processus de participation citoyenne. C’est donc à un vaste chantier mobilisateur autour de son patrimoine que l’Écomusée convie les acteurs locaux au cours des prochaines années. Nous visons ainsi la préservation, la documentation, la mise en valeur, la restitution, la diffusion et la transmission du patrimoine.

 

Nos actions sur la collection écomuséale permettront une prise de conscience des richesses et du potentiel patrimonial local et contribueront à développer une plus grande fierté dans le milieu. Cette mobilisation autour du patrimoine peut devenir un facteur de cohésion sociale en plus de contribuer à un milieu de vie d’une plus grande qualité. C’est une façon de faire du patrimoine un outil de développement pour la communauté.

 

L’Écomusée du fier monde entend donc continuer à être au service de son milieu et à prioriser son rôle citoyen. Au cours des prochains mois, son expertise et ses ressources seront plus spécifiquement consacrées au développement."

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 15:17

 

Un essai de réflexion sur le concept et sa pratique

 

Ce terme de capacitation revient de plus en plus souvent dans les conversations ou dans les textes concernant l'éducation populaire. Il fait parfois sourire, comme tout néologisme, plus souvent il entraîne des questins, ou des critiques, ou des malentendus. Pour préparer un colloque d'écomusées en juin 21012 au Brésil, j'ai essayé de préciser son sens et son usage.

 

Quelques définitions en français

- De l’anglais capacitation, du latin capax (« capable »).

- (en sciences sociales) : Développer des capacités, par extension du sens de "capacitación" en espagnol et "capacitação" en portugais. (Wikipedia).

- (sociologie) : Prise en charge de l’individu par lui-même, de sa destinée économique, professionnelle, familiale et sociale, ou processus qui la permet. (Wiktionnaire)

Wikipedia renvoie à l'anglais "empowerment", avec cette définition : "L’empowerment, terme anglais traduit par autonomisation ou capacitation, est la prise en charge de l'individu par lui-même, de sa destinée économique, professionnelle, familiale et sociale. L'empowerment, comme son nom l'indique, est le processus d'acquisition d'un « pouvoir » (power), le pouvoir de travailler, de gagner son pain, de décider de son destin de vie sociale en respectant les besoins et termes de la société. L'autonomie d'une personne lui permet d'exister dans la communauté sans constituer un fardeau pour celle-ci. La personne autonome est une force pour la communauté."

 

De la théorie à la pratique

On voit bien ce que le terme veut dire. Au delà de la théorie, de quelles pratiques parle-t-on ?  Ce serait une méthode empirique de formation des citoyens adultes, au sein d'une communauté et sur territoire, qui accompagne des individus dans des parcours non-formels d'apprentissage technique menant à une certaine autonomie sociale et économique, dans un cadre collectif. Cela peut comporter :

 

  •  une phase d'inventaire-diagnostic participatif des ressources utilisables sur le territoire, des potentiels révélés par les membres de la communauté, des besoins immédiats et à long terme de cette communauté ;
  • une programmation à court et moyen terme, découlant du diagnostic et des souhaits de la population concernée, mais aussi d'une analyse d'un contexte plus large, macro-social et macro-économique ;
  •  une phase d'étude du projet choisi, de mobilisation des participants et d'initiation théorique qui peut exiger l'acquisition de certains savoirs indispensables (il n'existe pas de pré-requis de connaissances pour la capacitation) ;
  • une phase de production assistée ("apprendre en faisant"), qui va jusqu'à la maîtrise des débouchés de cette production ;
  • un suivi-accompagnement dans le temps pour s'assurer de la pérennité des avancées atteintes.

Les intervenants-accompagnants sont des professionnels, dotés d'une capacité d'écoute et de communication, qui acceptent de partager le quotidien des personnes formées. Ils sont également porteurs des exigences de qualité, de soutenabilité et d'économie de moyens.

La capacitation inclut tout particulièrement un volet de développement du capital social des individus et de la communauté : organisation collective, coopération, prise d'initiative, gestion de projet, communication, technologies d'information.

 

Capacitation, patrimoine et musée

La capacitation, comme moyen du développement des territoires et de l'amélioration du niveau de vie des populations, s'appuie naturellement sur les deux principales ressources de ces territoires : une ressource humaine, c'est à dire les habitants eux-mêmes, avec leurs savoirs, leur énergie, leur culture, et une ressource patrimoniale qui englobe le patrimoine naturel, culturel, matériel et immatériel.

Ce patrimoine est un matériau que les habitants doivent apprendre à connaître, à maîtriser et à utiliser, tout en le respectant (soutenabilité). Qu'il s'agisse de production agricole, horticole ou aquacole, d'activités artisanales, de gastronomie, d'accueil touristique, de spectacles de musique ou de danse traditionnelles, c'est ce patrimoine qu'il faut savoir identifier, valoriser, transformer,  en vue à la fois d'une consommation interne et d'une commercialisation dont les retombées iront essentiellement à la population elle-même ou à certains de ses membres.

Le musée (et plus particulièrement l'écomusée ou le musée communautaire) est un instrument bien adapté à la conception et à la mise en œuvre de cette capacitation, du moins dans la mesure où il est effectivement en relation étroite avec son territoire, à l'écoute et au service de sa communauté. Sa connaissance du patrimoine et de la population lui permet de jouer un rôle de mobilisation et d'organisation préalable à la capacitation, puis d'en être le maître d'œuvre.

 

L'expérience de l’Écomusée d'Amazonie (ecomuseuamazonia.blogspot.com)

Depuis plusieurs années, cet écomusée a fait de la capacitation des habitants et des communautés des territoires qui lui ont été confiés (trois îles et un district de la ville de Belém, capitale de l’État brésilien de Para) le cœur de sa politique.

Dans ces communautés relativement en marge ou isolées, à dominante rurale ou péri-urbaine, il s'agit à la fois d'acquérir une forte confiance en soi (auto-estime) et de s'appuyer de manière volontaire et créative sur les ressources locales (patrimoniales), afin d'aboutir à une réelle autonomie socio-économique, tout en accédant progressivement à un niveau de vie proche de celui des populations urbaines voisines.

Il a donc été décidé de mettre en œuvre un programme de capacitation selon quatre axes prioritaires :

  • le capital culturel : l'homme comme créateur de culture et détenteur de patrimoine,
  • le capital naturel : préservation et potentiel économique du milieu naturel,
  • le tourisme : accueil de visiteurs par la communauté et au profit de ses membres,
  • le capital social : organisation de la société, coopération et solidarité.

Ce programme, qui comporte à la fois des sessions collectives et des travaux pratiques, s'étend sur toute l'année et couvre une grande diversité de sujets, par exemple l'horticulture familiale, l'élevage de crevettes, la gestion de la forêt, la production céramique, la danse traditionnelle "carimbó", la création d'itinéraires d'observation, les foires de produits locaux, l'organisation de fêtes et de festivals de village, la constitution de groupements économiques ou de coopératives, etc.

 

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 15:09

Un colloque à Guérigny (Nièvre), les 19 et 20 octobre 2012

 

 http://museevieuxguerigny.free.fr/

 

Ce colloque est organisé par Marie-Françoise Gribet, ancienne directrice de l’Institut d’Urbanisme et professeur émérite à Paris VIII. On peut contacter aussi François Duffaut  <francois.duffaut@wanadoo.fr> 

Présentation du colloque

 

Depuis 1992,  les Amis du Vieux Guérigny organisent des rencontres d’histoire de la métallurgie et en publient les actes. La neuvième édition, qui se tiendra les 19 et 20 octobre 2012, aura pour thème : « Le patrimoine industriel des petites villes et de leur territoire ». Pourquoi cette démarche et ce sujet ?

L’industrie extractive (minerais métalliques, charbon, argiles) est à l’origine d’une activité de production qui, jusqu’au XVIIIe siècle, est répartie sur l’ensemble du territoire français. Sidérurgie, métallurgie, céramique, associées au travail des fibres, sont partout. Les décisions politiques, financières, les contraintes techniques vont sélectionner les lieux, les régions, amorcer des concentrations d’activités, poser les jalons d’une urbanisation spécifique. Celle-ci s’exprime parfois dans une dualité du type, un village, une production (la clouterie normande, par exemple), un établissement industriel, un bourg (Guérigny, dans le Nivernais).

Avec la Révolution industrielle, ces bourgs sont devenus des villes où domine une activité industrielle. Elles constituent des entités urbaines originales, dans un territoire à dominante rurale. Au XXe siècle, les choix économiques, la dynamique de concentration des entreprises susciteront un maintien plus ou moins affirmé de l’usine mère relayée par d’autres activités. Mais l’entité urbaine demeure. Son plan, son tissu urbain, certains bâtiments et sa société racontent l’histoire de l’industrialisation. Son paysage en est le témoin.

Dans ces villes, la reconversion des activités et de l’emploi a bénéficié de l’attention de l’Etat, des acteurs économiques, des collectivités locales. Mais la reconnaissance de leur réalité patrimoniale est lente. Elle semble demander maturation, ce qui ne prémunit pas contre la destruction de machines, de bâtiments, voire de quartiers non expertisés pour leur valeur historique.

À cette échelle urbaine, la pression foncière s’exerce à la périphérie des lieux (lotissements récents, activités commerciales), d’où un abandon plus ou moins sensible des centres et des quartiers nés de l’industrie. Or, depuis les années 1970, les sociétés locales se sont saisies de leur histoire, à la fois pour signifier leur existence et interroger une culture locale dans tout son spectre (politique, religieux, technique… ). Les bâtiments industriels conservés sont devenus des lieux de rencontre, de culture et d’échanges. Ils intéressent aussi bien l’habitant que le touriste, là où il y a quelques années : «  il n’y avait rien à voir ». Le patrimoine industriel est perçu dès lors comme une image de la ville, un élément de son identification. Mais sa révélation, sa sauvegarde, sa valorisation demeurent d’actualité.

Le but de ce colloque est de cerner, à travers la présentation de cas précis, les difficultés rencontrées, les solutions trouvées, pour prendre en considération les réalités de ces lieux. Il s’agit de reconnaître et réaliser l’aménagement des différents témoins de l’histoire industrielle et urbaine à cette échelle géographique.

Pour répondre aux interrogations évoquées en guise de présentation de ce colloque, les thèmes généraux suivants ont été retenus : 

 

-          Les lieux de la production, quelles conditions pour leur conservation ?

-          La petite ville industrielle, une ville d’histoire

-          Les acteurs de la mise en valeur de ce patrimoine 

 

Bien que ce colloque s’inscrive dans une problématique propre au Nivernais, pour lequel la question des petites villes industrielles est fondatrice de nombreuses initiatives, d’autres cas, bourguignons et même nationaux, peuvent trouver leur place pour répondre à ces différents thèmes et apporter à ce colloque une dimension comparative. 

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 09:38

On behalf of the Green Lines Institute for Sustainable Development and Peter Davis, Gerard Corsane (International Centre for Cultural and Heritage Studies at Newcastle University) and myself (Michelle Stefano), I am pleased to announce the following conference:


CALL FOR PAPERS: JANUARY 31 2012
ECOMUSEUMS 2012 1st International Conference on Ecomuseums, Community Museums and Living Communities
September 19-21, 2012 * Seixal * Portugal
ECOMUSEUMS 2012 is a double blind peer-reviewed conference.

Co-Organized by:
The Green Lines Institute for Sustainable Development
The International Centre for Cultural and Heritage Studies - University of Newcastle

Conference Overview

Ecomuseums 2012 - 1st International Conference on Ecomuseums, Community Museums and Living Communities aims at gathering scholars, academics and practitioners working in the areas of Ecomuseums and Community Museums.

The ecomuseum movement has its origins in late 1960’s France when the roles museums can play in linking people, their heritage expressions and places, as well as affecting social change, were examined. At this time, traditional museum activities, which centered on the collection of heritage to be interpreted by curators and other museum professionals within a museum building, were viewed as both limited and exclusive in approach. In more recent decades, ecomuseums have been established throughout the world and are guided by a variety of differing aims and objectives. For example, an ecomuseum may resemble a more conventional museum in appearance or, in other cases, an open–air community-controlled heritage project, depending on the place.

It can be considered that this wide range of ecomuseological and community-based museological initiatives demonstrates an international interest in alternative heritage management approaches. For this reason, Ecomuseums 2012 seeks to bring together scholars, researchers, architects and heritage professionals to discuss the commonalities, differences and future of safeguarding practices that are holistic and community oriented in scope.

Visit the conference website for full details about the conference scope, topics and submission procedures at:
http://www.ecomuseums2012.greenlines-institute.org

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 15:39

Lors de diverses conversations récentes, en France et à l'étranger (Italie, Portugal, Belgique) ou dans des échanges de messages, une idée intéressante me semble apparaître, à la lumière de ce contexte international et national actuel, que l'on appelle crise et que je crois être simplement la fin de la domination des pays du "premier monde", que l'on appelle souvent "les Occidentaux".

 

En matière d'institutions culturelles, et ici je pense surtout aux musées de toutes sortes, mais cela pourrait s'appliquer aussi bien aux théâtres, aux écoles d'art ou aux bibliothèques, on a pris l'habitude, depuis la création des ministères de la Culture, de considérer qu'elles sont nécessaires, indispensables tant à la conservation du patrimoine qu'à la création artistique, et aussi naturellement aux loisirs et au tourisme. Leur création, leur entretien, leur expansion continue justifient des financements publics (Europe) ou privés (USA), ainsi que des corporations professionnelles en expansion. Il s'agit peut-être d'une idée reçue, qu'il faudrait regarder avec un minimum d'esprit critique.

 

Car qui définit la "nécessité" de ces institutions ? Jusqu'à présent, sauf erreur, ce sont uniquement les administrations et professionnels qui en ont la charge, ainsi que les porte-parole des publics qui les fréquentent, c'est à dire les personnes qui en vivent et celles qui en profitent sans pour autant en payer le coût réel.

 

A partir du moment où des contraintes extérieures à ce petit monde circulaire risquent d'obliger les décideurs budgétaires à regarder de près la question des priorités, donc du nécessaire par rapport au superflu, de nouvelles questions vont sans doute se poser, dont les principales pourraient être les suivantes:

 

Qui est conscient de la nécessité, pour soi-même et pour sa communauté, de chaque institution culturelle, de chaque musée ? Qui est prêt à en payer le coût, que ce soit par une contribution personnelle ou en tant que contribuable ?

 

Jusqu'à présent, les institutions n'ont pas à apporter la preuve de leur utilité (sauf par des bilans statistiques sans signification réelle), puisqu'elles coûtent de toute manière plus cher en investissement et en fonctionnement que ce qu'elles rapportent. C'est caractéristique d'une société riche, en croissance, qui peut se permettre de satisfaire les goûts personnels de ses membres les plus influents.

 

Mais si cette société s'appauvrit, que va-t-il se passer ? Les institutions les plus attractives (grands musées d'art, festivals, par exemple) passeront sans doute dans l'orbite du tourisme qui les financera. Les institutions scientifiques de renom devront être prises en charge par les universités et les centres de recherche spécialisés. Toutes les autres devront choisir entre deux voies:

  • faire payer à leurs usagers le coût réel de leur fréquentation, ce qui entraînera leur privatisation, ne serait-ce que dans le cadre de l'économie sociale;
  • changer leurs orientations, leurs programmations, leurs pratiques, pour apparaître comme rendant un service réel à la société dans son ensemble, et pas seulement à une frange cultivée de celle-ci ou à des publics captifs.

 

Car ce sera alors la demande sociale qui influera sur le politique et qui dira si l'offre lui convient.

 

Quelle devrait en être la conséquence, dès maintenant pour les responsables d'institutions ? A mon sens, ils devraient commencer à réfléchir, de façon participative, sur leurs territoires respectifs, à ce qu'ils peuvent faire pour amener la société qui les entoure à les considérer comme nécessaires, et non plus comme les missionnaires d'une culture supposée supérieure. C'est après tout ce qui fondait la déclaration du séminaire des musées latino-américains, à Santiago du Chili, en mai 1972, il y a bientôt quarante ans.

 

 

 

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 10:34

Je viens de recevoir ces deux ouvrages:

- sous la direction de Serge Chaumier et Aude Porcedda, Musées et développement durable, collections MuséesMonde, La Documentation française
Mon avis : un tour d'horizon complet des pratiques actuelles les plus innovantes de la gestion des musées de pays francophones en termes de développement soutenable. On peut regretter que ne soit pas traitée suffisamment la question du musée comme outil au service des stratégies et des programmes de développement soutenable, au delà du secteur culturel.
- sous la direction de Serge Chaumier, Expoland. Ce que le parc fait au musée: ambivalence des formes de l'exposition, Ed Complicités
Mon avis: un bon exposé de la problématique de la muséographie-spectacle, dans des politiques culturelles liées au tourisme dit "culturel". Il permet de réfléchir utilement à certaines dérives actuelles
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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 17:31

Il s'agit du blog d'Oscaj Navajas Corral, professeur à l'Université Nebrija près de Madrid, et chercheur qui se spécialise dans l'étude des écomusées en Espagne etdans le monde. Ses reportages et ses opinions provocantes sont enrichissants. Liens link

 

 

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 16:44

XIV Conferência Internacional do MINOM - Sociomuseologia / Altermuseologia - Processos de Solidariedade - Assomada, Santiago, República de Cabo Verde - 27, 28 e 29 de Outubro de 2011


A XIV Conferência Internacional do MINOM terá lugar na República de Cabo Verde na cidade de Assomada, (ilha de Santiago) a cerca de 50 Km da capital da República de Cabo Verde, que é a cidade da Praia.

Assomada é uma cidade com cerca de 12.000 habitantes situada no centro da ilha, num município cheio de história, património e cultura.

A organização desta conferência foi possível graças ao apoio do Município de Santa Catarina, no quadro de um processo participativo de elaboração de uma estratégia de desenvolvimento cultural que passa pela definição de uma Rede Museológica de Santa Catarina.

Esta rede visa a valorização do património cultural no seu significado local e nacional.

A Conferência integra-se neste processo e será, certamente, a ocasião para partilhar experiências e avaliar modelos de desenvolvimento Humano, Museológico e Patrimonial.

Como pano de fundo, o MINOM propõe uma reflexão sobre altermuseologia entre aqueles que procuram um planeta mais justo e mais solidário.

A XIV Conferência Internacional do MINOM tem como objetivo principal, aprofundar uma nova tomada de posição no cruzamento destas abordagens, em tempos em que o planeta vive uma nova crise que aprofunda a desigualdade e a injustiça.

 

Informação: http://www.minom-icom.net/

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