Bonne année à tous les visiteurs de ce blog, et même à ceux qui ne le visitent pas ? Mais "bonne année" qu'est-ce que ça veut dire ? C'est plus facile de raconter l'année passée que de se préparer à ce qui va nous arriver dans l'année qui commence. Essayons quand même de regarder quelques sujets qui peuvent rester d'actualité, dans la ligne de ce qui nous a intéressés ces années précédentes.
- La déclaration du président français à Ouagadougou, annonçant une volonté de rendre aux musées africains, temporairement ou définitivement, les objets ou documents qui ont été enlevés, au titre de butin de guerre, par les français lors de la colonisation, a relancé, non seulement en Afrique mais dans de nombreux pays de tous les continents, l'espoir d'une "repatriation", malgré tous les obstacles mis par les lois nationales et les discours culturels: collections des populations autochtones d'Amérique du Nord ou du Sud, produits de fouilles clandestines, de trafics et de guerres civiles ou non, pris en Asie ou même en Europe, œuvres circulant sur le marché international de l'art et des antiquités. Et ce n'est pas seulement la France qui est montrée du doigt! il est temps de passer du XIXe siècle au XXIe. Tous les peuples ont droit à leur patrimoine et les amateurs peuvent aller le visiter sur place. D'autant plus que nous ne sommes pas les mieux placés pour les interpréter et les respecter.
- Les migrations, qu'elles soient politiques, économiques ou climatiques, qu'elles affectent les pays immédiatement voisins ou les pays riches d'Europe et d'Amérique du Nord, ne vont pas cesser par miracle et il n'y a probablement pas de moyen de les empêcher ou d'en réduire l'impact sur les migrants eux-mêmes ou sur ceux qui les reçoivent. Au delà de l'accueil recommandé par le Pape François et effectivement proposé par un nombre croissant de personnes, de familles et d'associations, demandons-nous ce que nous pouvons faire pour les aider à connaître nos cultures et nos patrimoines, en commençant pas nous intéresser nous-mêmes à connaître leurs cultures et leurs patrimoines. Nos musées, nos bibliothèques, nos programmes culturels peuvent-ils donner une place à ce que nous apportent ces gens: ce ne sont pas seulement des pauvres et des malheureux, ce sont aussi des porteurs de richesses et de valeurs, d'expériences, de savoirs.
- Comment pouvons-nous plus et mieux profiter des échanges professionnels pour enrichir notre expérience ? Quand nous allons à l'étranger pour assister à des colloques ou pour suivre des cours dans une université, ou pour un stage, comment pouvons-nous profiter de l'occasion pour aller voir ailleurs, pour rencontrer des collègues, même inconnus, en dehors des programmes officiels qui nous sont proposés. Qu'est-ce que chacun d'entre nous peut proposer pour faciliter des contacts informels, pour faire connaître tel pays, telle région, telle ville dans ses dimensions sociale, économique, environnementale, et pas seulement culturelle. La même idée peut s'appliquer à nos vacances: on passe souvent à côté de choses très intéressantes, même professionnellement,, parce que personne ne nous a renseignés.
- Comment pallier et compenser les effets pervers de notre monde connecté, de notre société "liquide" ? Il y a sans doute une nouvelle manière d'utiliser des formes anciennes de connaissance et de communication pour des objectifs nouveaux: plus d'attention et de diffusion pour l'écrit "durable" (le livre, le périodique), un regard nouveau sur la "chose réelle" comme antidote à l'image (même en 3D), au multimédia, à la réalité dite augmentée, à l'intelligence artificielle. Promenons-nous dans le patrimoine et dans le paysage sans appareil photo ou smartphone, seulement avec nos yeux bien ouverts.
- Toutes les fois que nous faisons des choses intéressantes, que nous inventons des solutions à nos problèmes professionnels, pensons à en noter les processus, les succès et les échecs, les méthodes, les conséquences, pour nous enrichir nous-mêmes par l'auto-analyse de nos actions, mais aussi pour laisser une archive qui pourra servir à d'autres, aujourd’hui ou demain. Un simple journal de bord, en style télégraphique, peut suffire.
Bon, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je vais essayer de faire moi-même cette année un petit peu de tout cela, à mon échelle.